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Chut! Silence.

Dernière mise à jour : 11 juil.


Reste à décider le genre de silence que l’on souhaite offrir.
Reste à décider le genre de silence que l’on souhaite offrir.

Il y a des silences qui dérangent.

D'autres qui soulagent.

Et certains, plus rares, qui révèlent tout ce qu'on ne dit pas.

Pendant longtemps, j’avais ce réflexe là: combler les silences. En entrevue, en réunion, dans mes échanges...Je croyais que c’était ça, être préparée et crédible. Mais plus j’avance, plus je réalise autre chose:

Le silence, ce n’est pas un trou à remplir, mais c’est un espace à habiter.


En entrevue: ce que le silence veut vraiment dire


Tu réponds à une question. Tu termines ta phrase… et là, silence.

Le recruteur ne dit rien.

Et là, tout d'un coup, ton cerveau s’emballe:

Est-ce que j’ai mal répondu?

Est-ce que je devrais en rajouter?

Pourquoi ça me gêne comme ça?

Mais ce n’est pas parce que l’autre se tait que ta réponse était mauvaise. Parfois, on te laisse simplement l’espace de réfléchir, de respirer

Parfois aussi, c’est volontaire: une façon de voir si tu vas paniquer ou te mettre à douter de toi-même.


Assumer ta vérité dans ce silence-là, c’est déjà une réponse.


Ça envoie le message: je suis à l’aise avec ce que je viens de dire. Je n’ai pas besoin de combler pour être crédible.


En communication: écouter pour de vrai


Avec plusieurs de mes client(e)s, je remarque ce réflexe: vouloir expliquer, tout dire, bien dire.

Comme s’il fallait constamment démontrer qu’on sait de quoi on parle. Mais parfois, c’est en ne disant rien qu’on dit tout.

Accueillir un silence, c’est offrir un vrai espace à l’autre et c’est laisser une phrase atterrir. C’est surtout ne pas interrompre. C’est montrer qu’on est là, sans vouloir reprendre le contrôle tout de suite.

Et j'avoue que parfois, c’est justement ça qui fait mal: Quand on parle avec cœur et que de l’autre côté… il n’y a rien.

Pas de question.

Pas de curiosité. Juste ce genre de silence qui met un point final à ce qu’on vient d’oser partager.

Alors oui, tous les silences ne se valent pas, certains créent de l’espace et d’autres dressent un mur.

Et apprendre à les reconnaître fait aussi partie de la communication authentique.

Un silence, bien tenu, peut vouloir dire:

Je suis encore avec toi. Tu peux prendre ton temps. Et parfois, c’est tout ce qu’on espérait entendre mais sans mots.

Reste à décider le genre de silence que l’on souhaite offrir!



En négociation: le silence comme allié


En négociation, on dit souvent:

Celui qui parle en dernier…perd.

Mais en réalité, ce n’est pas une question de jeu de pouvoir. C’est une question de présence.

De tension bien dosée et de respect.


Le silence peut bousculer, il peut donner à réfléchir.

Il permet aussi de mieux entendre ce qui n’est pas dit comme l’hésitation, l’intuition, le doute.

Parfois, c’est là que tout se joue.


Petite confidence...


Je ne suis pas parfaite là-dessus non plus. Il m’arrive encore de combler trop vite, de vouloir rassurer, de parler au lieu de juste laisser l’espace. Souvent, je réalise après coup que j’ai peut-être manqué une belle occasion de laisser le silence faire son travail.

Mais j’y repense et chaque fois que je choisis de le faire, que ce soit en coaching, en accompagnement, en négociation, je me rappelle à quel point c’est puissant.

Le silence, quand il est assumé, c’est un outil redoutable. Pas spectaculaire, ni bruyant, mais d’une justesse désarmante.

Si tu essayais?


On pense souvent que notre valeur se joue dans ce qu’on dit, mais elle se sent aussi dans ce qu’on ose ne pas dire.

Dans notre capacité à respirer.

À laisser de la place.

À ne pas courir après la validation.


En entrevue, en gestion, dans la vie:

Tu as le droit de prendre ton temps, comme tu as le droit de répondre lentement. Tu as le droit de laisser résonner.

Et si, cette semaine, tu essayais de ne pas combler tout de suite? Juste pour voir ce qui en ressort dans cet espace-là.

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