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S’affirmer sans s’excuser

Dernière mise à jour : 8 août

Personne en réflexion dans un espace ouvert, symbolisant le calme intérieur et l’équilibre émotionnel au travail.
Nommer ses attentes professionnelles sans passer pour “difficile”

Quand on sent qu’on a besoin de changement, d’espace ou simplement de respect…on hésite parfois à le dire. Par peur d’avoir l’air fragile, ingrat ou trop exigeant. Et pourtant, taire ses besoins n’est pas toujours une preuve de maturité. Parfois, c’est un terrain glissant vers l’insatisfaction… ou pire: l’épuisement.

Cette réflexion m’est revenue en écoutant un échange entre Steven Bartlett (Diary of a CEO podcast) et l’ex-agente secrète Evy Poumpouras. Elle racontait comment, face au sexisme dans son environnement de travail, elle choisissait souvent le silence stratégique:

“Shut the f** up, do the work.”

Bartlett a réagi :

“Mais si tu ne dis rien… est-ce que tu n’envoies pas le message que tu es une cible facile?”

Ce moment m’a marquée. Parce qu’il illustre bien ce tiraillement que beaucoup vivent:

  • Faut-il se taire pour garder la paix?

  • Ou parler pour se respecter?


Le piège: attendre trop longtemps pour nommer ses besoins


Dans mes accompagnements, je le vois constamment: Des professionnels brillants, sensibles, investis, mais coincés entre loyauté, peur de déranger et frustration intérieure.

Ils pensent que nommer un besoin (d’autonomie, de clarté, de reconnaissance…) va les faire passer pour “compliqués”.

Résultat? Ils prennent sur eux. Et à force de prendre, ils finissent par casser, ou par exploser… au pire moment.


Et ce n’est pas propre au monde du travail.

Dans un couple aussi, combien de fois a-t-on gardé le silence pour “préserver l’harmonie”?Mais ce qu’on ne dit pas s’accumule. Et ce qu’on accumule…finit par ressortir, en distance, en colère, ou en écœurement.

Ce qu’on tait pour éviter le conflit devient souvent la source du conflit.


La clé: la posture avant le message


CANEVAS est un plan d’action vivant, que j’ai développé à partir de mon expérience terrain en gestion, en coaching, et à travers mes propres remises en question, pro et perso. Il m’aide à poser des repères clairs quand les émotions s’en mêlent et à revenir à ce qui compte vraiment.

Voici 3 repères issus de cette méthode pour apprendre à s’exprimer avec clarté et discernement, sans se perdre dans l’émotion ou la peur du jugement :

Voici 3 repères issus de ma méthode CANEVAS pour apprendre à s’exprimer avec clarté et discernement, sans se perdre dans l’émotion ou la peur du jugement.


Communication: Le fond ET la forme


Exprimer un besoin ne veut pas dire faire un monologue émotionnel. C’est nommer avec justesse ce qui a un impact sur ton fonctionnement ou ton bien-être.

Un exemple concret qui selon moi fait des miracles:

“Quand les directives changent en cours de route sans être communiquées clairement, je remarque que ça me ralentit. Est-ce qu’on pourrait clarifier le processus pour les prochaines étapes?”

Ce genre de phrase:

  • N’accuse personne

  • Décrit un effet réel

  • Et propose une action constructive


Et surtout, elle traduit un vrai positionnement: tu prends la responsabilité de ce que tu vis, sans imposer, sans accuser, juste pour mieux avancer ensemble.


Attention...Lire le contexte


Exprimer ses besoins, oui. Mais pas n’importe quand, et pas n’importe comment.

Quand j’étais gestionnaire, j’ai compris une chose essentielle: mes émotions avaient de l’impact. Si j’étais tendue, irritée ou confuse… mon équipe le ressentait. Et agissait en conséquence.

J’ai appris à ne pas tout dire « à chaud ». Mais je n’ai jamais cessé de ressentir.

La nuance est là:

Ce n’est pas en disant tout ce qu’on ressent qu’on est aligné. C’est en écoutant ce qui revient, en observant les signaux qui méritent une vraie attention.

Dans le doute? Toujours valider.

Mais sans tomber dans l’analyse parano:

“Elle a peut-être voulu dire ceci…”,“Il m’a regardé bizarrement, c’est sûr qu’il m’en veut…”

Si tu te retrouves souvent dans ce type de lecture, il peut être sain de se demander:

Pourquoi je me perçois toujours en position d'inconfort?


Parfois, le vrai travail, ce n’est pas de mieux s’exprimer. C’est de reconstruire sa sécurité intérieure pour cesser d’interpréter le monde comme une menace, mais ce n'est pas toujours évident, on est humain après tout.


Solidité: Être clair avec soi avant d’être entendu


Avant d’oser t’exprimer à l’extérieur, tu dois avoir fait le chemin en dedans.

Qu’est-ce que je ressens vraiment? Est-ce un besoin ponctuel ou un déséquilibre récurrent? Suis-je alignée avec ce que je m’apprête à nommer?

Plus tu es claire avec toi-même, moins tu as besoin de convaincre.

Et surtout: Tu n’as pas à t’excuser d’avoir des besoins. Tu n’es pas "difficile". Tu es lucide.

Et cette lucidité là peut changer une relation, une équipe, voire un parcours entier.


Et toi, qu’est-ce que tu choisis?


J’ai longtemps cru que garder le silence m’éviterait bien des complications. Et parfois, c’était vrai. Mes actions parlaient d’elles-mêmes, et ça me convenait.

Mais avec le temps, j’ai appris que ne rien dire peut aussi envoyer le message que tout est correct. Et ce n’était pas toujours le cas.

Alors toi…Est-ce que tu es plus du genre à nommer ce qui te dérange, calmement mais fermement?

Ou est-ce que tu te dis que tu encaisses bien, que ça fait ta force et qu’après tout, tu n’as pas envie qu’on pense que tu es “compliqué(e) à gérer”?


Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise posture. Mais il y a un point d’équilibre à trouver entre affirmation et discernement, entre présence et retrait.

D'autres réflexions concrètes pour t’exprimer sans t’épuiser: adnevolution.ca/blog

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