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Chercher un emploi en 2025: entre lucidité et espoir

Dernière mise à jour : 5 juin

Un article à deux voix, signé:
Audrey Lessard & Sarah Guérin-Bertrand

Une discussion peut tout changer
Une discussion peut tout changer 

Tout a commencé par une question toute simple: Est-ce que le #opentowork sur LinkedIn aide vraiment… ou est-ce que ça renforce une étiquette?


J’ai posé la question, un peu à la volée. Mais les réponses m’ont fait réfléchir.

Parce qu’au-delà du logo vert, il y avait autre chose.

Quelque chose de plus profond.

Un décalage subtil, mais pesant: comment mettre en mots sa valeur quand on ne maîtrise pas totalement les codes attendus?


Il y a dans la recherche d’emploi une forme de vertige qu’on sous-estime. Ce n’est pas seulement envoyer un CV.

C’est se présenter. Se dévoiler.

Tenter de donner forme à une identité professionnelle en mouvement, sans se trahir.

Et espérer qu’en face, quelqu’un saura lire entre les lignes. Mais souvent, ce “quelqu’un” se fait attendre.

Et l’on commence à douter:

Est-ce que je suis trop exigeant(e)?

Est-ce que je me fais des idées?

Est-ce que je me présente de la bonne façon?


C’est pour plonger dans ces questions, sans filtre, que j’ai eu envie d’échanger avec Sarah Guérin-Bertrand.


Sarah Guérin-Bertrand, Titulaire d’une maîtrise en affaires publiques et internationales (M. Sc.)
Sarah Guérin-Bertrand, Titulaire d’une maîtrise en affaires publiques et internationales (M. Sc.)

Titulaire d’une maîtrise en affaires publiques et internationales (M. Sc.), elle possède un parcours riche en réflexion stratégique, en communication et en innovation sociale.

Sa recherche d’emploi actuelle est issue d’un choix conscient, un désir clair: trouver un environnement professionnel qui respecte sa façon de réfléchir, de contribuer et d’évoluer.

Une posture lucide, exigeante… et profondément humaine.

 

Ce texte prend la forme d’un échange à deux voix: certaines réponses de Sarah sont citées mot pour mot, d’autres réflexions sont intégrées de façon narrative, inspirées de nos discussions écrites et orales. L’objectif n’est pas de retranscrire une entrevue linéaire, mais de faire émerger les angles morts et les points de résonance autour de la recherche d’emploi en 2025.

 


Le grand flou des attentes


Sarah l’a observé souvent:


« Quand on regarde une offre d’emploi en 2025, on voit souvent une fiche qui ne correspond pas à nos compétences ou à l’expérience requise. Des mots vagues. Une culture d’entreprise ‘’dynamique’’. Des attentes floues. En tant que candidate, on passe plus de temps à décrypter qu’à postuler. »


À propos de certaines descriptions trop chargées:

« On cherche la perle rare, passionnée mais stratégique, drôle mais rigoureuse, proactive mais capable de suivre des consignes, autonome mais collaborative… C’est presque irréaliste. À force d’empiler les qualités, on crée un profil qui n’existe tout simplement pas dans la vraie vie. »


Et sur les offres qui ne sont en fait que des banques de candidatures:

« J’ai également constaté qu’il y a des entreprises qui publient des descriptions pour alimenter une banque de candidatures. Il n’y a pas de poste ouvert. Pas de processus d’embauche clair. Juste une sorte d’appel à l’intérêt, sans garantie de suivi. »

 

Refuser de jouer un rôle, ce n’est pas douter de sa valeur

Certaines personnes semblent hésiter à se “vendre”. On les pense indécises, timides, pas assez affirmées.

Mais si, parfois, ce n’était pas un manque de confiance...mais une volonté consciente de ne pas entrer dans un moule?


Sarah en parle ainsi:


« Je n’ai pas de doute sur mes capacités. Mais je ressens un inconfort face à la façon dont il faut souvent “se présenter” dans les processus. Comme si je devais me calibrer pour correspondre à un modèle implicite. »

 

 

Trop s’informer… pour mieux se perdre

Depuis mars 2025, Sarah a méthodiquement exploré le monde de la recherche d’emploi. Sites spécialisés, outils de rédaction de CV, webinaires sur les nouvelles tendances en recrutement, programmes d’accompagnement... elle a tout scruté, comparé, classé.


Mais à force de vouloir tout comprendre pour bien faire, on perd parfois le fil conducteur. Quand chaque plateforme propose une logique différente, quand chaque conseiller(ère) suggère une approche opposée, le doute s’installe, non pas sur ce qu’on a à offrir, mais sur la manière de le faire entrer dans les bonnes cases.


Dans ce dédale d’outils et de ressources, certaines initiatives se démarquent par leur clarté et leur pertinence.


C’est le cas de CVQUÉBEC, une plateforme qui propose des modèles pensés spécifiquement pour répondre aux attentes des employeurs d’ici. Un bon rappel qu’au Québec, les codes du CV ne sont pas universels alors, un document bien structuré, adapté au contexte local, peut vraiment faire la différence.

 

Et si la solution ne passait pas (que) par LinkedIn?

Sarah l’exprime sans détour: « J’ai un profil LinkedIn, mais je l’utilise très peu. Et je connais des gens brillants, expérimentés, qui n’y sont tout simplement pas. Est-ce que ça veut dire qu’ils n’ont aucune chance? Bien sûr que non. »

Elle ajoute: « Beaucoup de PME, d’organismes ou même de grandes entreprises utilisent uniquement leur site web, Jobillico, Jobboom, ou affichent leurs postes à l’interne. Alors si on mise tout sur une seule plateforme, on passe à côté d’opportunités réelles. »

 

Chercher autrement, vraiment

Même si certaines méthodes sont très répandues, comme postuler sur LinkedIn ou suivre les conseils standardisés, elles ne conviennent pas à tout le monde.

Ce n’est pas un manque de rigueur ou d’effort.

C’est juste que parfois, ces approches ne résonnent pas avec la façon dont on fonctionne, dont on pense, dont on veut contribuer.

Et ça aussi, c’est légitime. Chercher autrement, c’est parfois ce qui permet enfin de se retrouver soi-même dans le processus. Certain(es) misent sur LinkedIn. D’autres, sur les cercles humains, les recommandations, les conversations entre deux cafés.


Certain(es) aiment structurer leur démarche à partir d’un cadre clair. D’autres suivent une intuition, un moment, une rencontre.


Et parfois, il suffit d’explorer ailleurs:

  • En visitant directement les sites web des entreprises qui nous inspirent,

  • En déposant une candidature spontanée (aucun affichage de poste) à une entreprise qui nous intéresse sincèrement

  • En utilisant des plateformes locales comme Jobillico ou Jobboom,

  • Ou en s’appuyant sur des ressources structurantes comme CVQUÉBEC

  • Sans oublier les espaces comme le Café pro ADN évolution, qui visent autant à connecter des professionnels entre eux qu’à ouvrir le dialogue avec des employeurs en quête d’authenticité et de connexion.

    La deuxième édition aura lieu le 18 juin 2025, de midi à 13h00, une belle occasion de sortir de l’isolement et de créer de vraies connexions, sans pression.


Et non, ce n’est pas une question de chance.


Les personnes qui ont aujourd’hui un vaste réseau sur LinkedIn ou ailleurs n’y sont pas arrivées du jour au lendemain.

Ce capital relationnel, c’est souvent le fruit de plusieurs années d’échanges, de collaborations, de rencontres et d’expériences professionnelles cumulées au fil du temps.


Alors si tu es au début de ta carrière, ou si tu fais tes premiers pas sur LinkedIn, c’est normal de ne pas avoir encore ce réseau. Certains auront une longueur d’avance de ce côté-là… mais chacun peut bâtir son propre écosystème, à son rythme.


L’important, c’est de commencer.


Et surtout, de se rappeler que notre employabilité, c’est une dynamique qu’on nourrit tout au long de notre parcours, pas seulement quand on est en recherche active d’emploi.


Et si on laissait de l’espace à ce qui compte vraiment?

Et si ce n’était pas la recherche d’emploi en soi qui épuisait…mais ce que l’on croit devoir devenir pour être choisi?


Ce n’est pas la motivation qui manque.

C’est l’énergie qu’on met à se reformuler, à s’ajuster, à décoder les attentes, souvent sans jamais savoir si quelqu’un nous a vraiment lus.


Et ça, c’est quand on a la chance de recevoir un retour.

Parce que bien souvent, on postule… et puis plus rien. Pas de suivi, pas de feedback, pas même un accusé de réception. Ce silence, jour après jour, finit par gruger la confiance.


Alors peut-être que la vraie clarté commence là: Quand on arrête de chercher à correspondre et qu’on revient à ce qu’on veut vraiment vivre.

 

À deux voix, deux postures, une même volonté

Sarah:

« J’ai encore l’envie de croire qu’on peut faire les choses autrement, mais il faut décoder, comprendre comment ça fonctionne, même si ce n’est pas fluide. »

Audrey:

« Et parfois, il suffit de revenir à l’essentiel: ce qu’on veut vraiment vivre au quotidien, et ce qu’on n’est plus prêt à sacrifier pour être choisi. »

 

Il n’y a pas une seule bonne manière de chercher un emploi. Certains apprennent à lire entre les lignes. D’autres refusent de jouer un rôle pour correspondre à un moule.

Et souvent, on fait un peu des deux.

Ce qu’il faut retenir, c’est que la clarté intérieure peut coexister avec l’ambiguïté du marché. Et qu’à force de se connaître, de s’écouter, de s’exprimer…On finit toujours par trouver un point d’ancrage.

Ou mieux encore: on le crée.

 

Pour celles et ceux qui cherchent…

  • Ce n’est pas vous qui êtes “trop” : c’est peut-être le cadre qui est trop étroit.

  • Reprendre du pouvoir, ça peut passer par une plateforme, une conversation, ou une pause bien sentie.

  • N’hésitez pas à passer à l’acte, parce que chaque action suffit à créer le prochain déclic.

 

Et pour celles et ceux qui embauchent…

Et si vos offres d’emploi devenaient de véritables points de rencontre humains?

Pas seulement des descriptions bien formulées,

mais des textes qui donnent envie de s’identifier, de se projeter, et surtout, de comprendre à quoi ressemble concrètement la collaboration au quotidien.


Voici deux exemples:


Exemple d’une offre classique:

"Vous êtes un(e) leader inspirant(e), innovant(e), orienté(e) résultats, axé(e) client et doté(e) d’un excellent sens politique."


Exemple d’une offre ancrée, responsabilisante, lucide:

"On cherche quelqu’un qui a de la vision, oui, mais surtout la capacité d’écouter. Un(e) leader qui sait mobiliser une équipe sans imposer, qui est à l’aise avec la complexité humaine, et qui sait composer avec des sensibilités différentes. Ici, les résultats sont importants, mais pas au détriment de l’équilibre. Si tu crois qu’un bon leader, c’est quelqu’un qui élève les autres sans se perdre dans le paraître, tu risques de bien t’intégrer chez nous."

 

Ces formulations plus incarnées peuvent faire toute la différence. Parce que tout le monde ne traite pas l’information de la même façon et quand les mots sont clairs, concrets, humains, ils permettent à plus de gens de se reconnaître, de se projeter ou simplement de comprendre ce qu’on attend vraiment d’eux.

Ces nuances ne sont pas anodines. Elles peuvent faire toute la différence.

Aujourd’hui, les meilleurs talents ne cherchent pas à “fitter”.

Ils cherchent à contribuer, évoluer, exister pleinement.

Et s’ils ne postulent pas chez vous, ce n’est pas qu’ils ne sont pas prêts. C’est peut-être simplement qu’ils ne se reconnaissent pas dans vos mots.

 

Et ensuite?

Ce texte est né d’un échange riche, porté par une passion commune pour l’humain derrière les parcours professionnels. Et comme il était impossible de tout dire en un seul article, nous avons choisi de poursuivre la conversation dans un second volet.

À suivre: un article dédié aux pièges d’entrevue, aux attentes implicites, et à ce qu’on aimerait que les candidats et les employeurs puissent enfin se dire sans filtre.

 

Audrey Lessard 

Coach en R(é)volution & fondatrice d’ADN évolution professionnelle 

 

Avec la contribution réfléchie de 

Sarah Guérin-Bertrand 

M. Sc. Affaires publiques et internationales


Pour prolonger la réflexion:

  • Envie de vivre ces échanges en direct? Participez au prochain

    Café-Pro ADN Évolution (places limitées).


  • En recherche d’un nouvel élan professionnel? Découvrez CVQuébec.ca, une plateforme locale pour créer un CV clair, professionnel et à votre image, parce que se présenter, c’est aussi une question de sens.







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